AMANVILLERS est situé au débouché de la vallée de Montvaux, à 15 Km environ au nord-ouest de Metz, à une altitude moyenne de 320 m. C'est l'une des entrées du Pays-Haut.
Son nom paraît pour la première fois dans une bulle du Pape Alexandre III en 1177 sous la forme de ALMANVILLER. Ce n'est qu'aux environs de 1820 qu'il a pris son orthographe actuelle après avoir subit plusieurs transformations.
Faute de documents anciens, il est impossible de reconstituer l'histoire complète du village. On suppose qu'à ses débuts qui se situeraient vers le 10ème siècle, Amanvillers était une métairie ou un hameau, au milieu des bois, appartenant à un propriétaire nommé AMAN ou ALMAN. La désinence villers serait la traduction de WEILER dérivant du latin VILLA ou ferme. Au 10ème siècle Amanvillers était déjà possession de l'Evêché de Metz.
Ses annexes
Amanvillers a comme annexes les fermes de Champenois, de Montigny la Grange et de St Vincent.
Au 12ème siècle, la ferme de Champenois est désignée sous le nom de Hospital de Champenoy. Cette maison hospitalière, avec son enceinte, ses fossés et sa chapelle dédiée à l'Ordre de de Malte était probablement à l'usage des lépreux comme nous le rappelle encore aujourd'hui le lieu-dit "Machire", c'est-à-dire masure des lépreux.
Dominant la plaine environnante, Montigny la Grange était une maison fortifiée qui dut jouer un rôle important dans les guerres moyenâgeuses. Jusqu'à sa destruction partielle en 1944, elle avait conservé quelques vestiges tels un porche, un fossé, une tour carrée...
Plus anonyme parce que sans doute plus ancienne, la ferme St Vincent située à l'orée du bois de même nom nous rappelle que probablement dès le 10ème siècle, les seigneurs du village furent l'Abbé et les Religieux de l'abbaye de St Vincent de Metz.
Une Communauté civile
Signalé dans le bulle de 1177 comme seigneurie de cette abbaye messine, Amanvillers était déjà à cette époque constitué en communauté civile organisée, avec à sa tête un chef choisi par les habitants mais nommé par le Père Abbé, et qui, dès le 16ème siècle porta le titre de Maire. Le premier maire connu d'Amanvillers fut Thomas HUET, fermier des religieux de St Vincent (1721)
Une Communauté paroissiale
Ce n'est qu'au 18ème siècle que le village fut constitué en paroisse. Jusque-là, sa chapelle n'était qu'une annexe de la mère-église de Châtel où les habitants étaient tenus d'aller faire leurs pâques. Ceux-ci réclament un prêtre chez eux, mais le Père Abbé de St Vincent s'y oppose. Après deux années de discutions, en 1695, Amanvillers a son premier curé, Jean GASPARD.
Une place dans l'histoire
La position d'Amanvillers, à la limite du pays messin et au commencement de cette vaste plaine qui s'étend jusqu'à Verdun, vouait le village et ses annexes à occuper une place dans l'histoire moyenâgeuse et contemporaine.
C'est dans cette plaine immense qu'eut lieu l'une des plus sanglantes épopées de l'histoire militaire, la bataille du 18 août 1870 qui toucha le village.
Ce n'était pas la première fois qu'Amanvillers endurait les méfaits d'une guerre. Au Moyen-Age, le village fut souvent victime d'invasions, de pillages, d'épidémies et d'incendies. Il eut à souffrir des invasions de 1300 qui le détruisirent une première fois. La localité resta en ruines, sans habitants, jusqu'en 1448. Reconstruite par les Religieux, elle fut à nouveau détruite, en 1502 et en 1517, victime cette fois d'incendies. "Il semblait qu'il ne plut à Dieu qu'en ce lieu désert et au milieu des bois habitât personne".
Nouvelle destruction du village durant la guerre de Trente Ans (1618 - 1648), et en 1854, c'est une épidemie de choléra qui décima la population.
Si Amanvillers n'a pas été directement touché par la première guerre mondiale, il n'en fut pas de même en ce qui concerne celle de 1939-1945. Une fois de plus, le village connut la destruction à plus de 85% dans des combats qui débutèrent en septembre 1944 et durèrent plusieurs mois. Aucun immeuble ne fut épargné. C'est là que disparurent l'important bâtiment de la gare construit en 1873 ainsi que la très belle église de style néogothique datant de 1890.
Après chacune des démolitions, le village a pu être reconstruit, grâce sans doute à la determination de ses habitants attachés à leur terre. Destruction ne fut pas synonyme de décadence. Au contraire, une croissance constante s'est installée dans sa population depuis 1870: 266 habitants en 1800, 317 en 1870, 628 en 1905, 663 en 1910. Après un léger fléchissement qui fut général, 514 habitants en 1940, la courbe a repris son ascension dès 1946 pour atteindre et même dépasser aujourd'hui les 1900 habitants : 1947 au dernier recensement de 1999.